« Le choix de faire mourir et d’aider à se tuer n’est pas celui du moindre mal », a déclaré ce mardi 6 mai Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, en réponse aux propos tenus la veille par le président de la République devant la Grande Loge de France.

Le texte de loi créant « un droit à l’aide à mourir », ainsi que le projet de loi sur les soins palliatifs seront discutés dans l’hémicycle à partir du 12 mai pour deux semaines, avec une discussion générale commune, ainsi que deux votes solennels prévus le 29 mai. Vendredi, les députés ont approuvé en commission des Affaires sociales la proposition de loi d’Olivier Falorni (MoDem) créant un «droit à l’aide à mourir», pour permettre à des malades avec une «affection grave et incurable» qui «engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale» et ne supportant plus leurs souffrances, de recevoir ou de s’administrer une substance létale.

 » Le Christ, mon espérance, est ressuscité !  » – Mgr Xavier Malle

|3 ressources proposées par la Société Française d’accompagnement et de soins palliatifs :

| Action proposée par Alliance Vita : On veut des soins, pas l’euthanasie !

| Vidéo de la conférence de Carême au sanctuaire de Notre-Dame du Laus par le docteur Hubert Tesson : « Les soins palliatifs, de la mort à la vie » (Médecin chef de la clinique Ste Elisabeth de soins palliatifs) : https://www.youtube.com/watch?v=7eVFYq2Ds54

| Message des priants des campagnes :

Chers amis de nos diocèses,
Les débats parlementaires se sont ouverts cette semaine sur la proposition de loi sur  «  Fin de vie-aide à mourir ». Telle qu’elle est, cette loi autorisera une grave transgression du principe qui fonde notre civilisation : le  «  Respect de la vie pour toute personne de son début à son ultime fin naturelle ». Combattre cette « déshumanisation » de notre société, c’est avant tout promouvoir une culture de vie !. C’est prendre soin de la vie de nos proches, et de celles et ceux que nous croisons dans notre quotidien familial, social, professionnel …Prendre soin par la qualité de notre regard, de notre écoute, de nos paroles, de nos gestes, en particulier auprès des personnes atteintes par les dégradations de la maladie ou du grand âge.
Il est de notre devoir, plus que jamais, de faire entendre notre ferme opposition, par toute manifestation individuelle et/ou collective. Mais ayons à cœur également de soutenir notre engagement pour la Vie par nos prières. Prions Dieu afin que soient éclairées les consciences de nos parlementaires, pour que jamais ne soit bafoué légalement ce commandement  «  Tu ne tueras pas ». Les « Priants des campagnes » proposent que, dans le monde rural, soient annoncées et organisées dans nos églises, chaque fois que possible, de telles prières à ces intentions. En union de prière
Philippe de La Mettrie
Rejoignez les  « Priants des campagnes » : www.priantsdescampagnes.fr

| Ressources sur le même sujet :

Église catholique en France sur X : « Projet de loi #euthanasie : le Président de la Conférence des évêques de France dénonce « le refus d’aider jusqu’au bout ». » / X

Quel regard portons-nous sur les personnes en fin de vie ? – Diocèse de Gap-Embrun

Déclaration des évêques de France sur le projet de loi sur la fin de vie – Diocèse de Gap-Embrun

Projet de loi « fin de vie » : la Conférence des Evêques de France émet ses réserves – Diocèse de Gap-Embrun

Projet de loi sur la fin de vie – Diocèse de Gap-Embrun

Formation « Fin de vie » par e-théo, le MOOC  de la formation chrétienne

Document de la Clinique de soins palliatifs Ste Elisabeth à Marseille 

Tribune de la Conférence des responsables de culte en France (CRCF) sur la fin de vie :
Les dangers d’une rupture anthropologique

La Conférence des responsables de culte en France (CRCF) – catholique, protestant, orthodoxe, juif, musulman et bouddhiste – alerte solennellement sur les graves dérives qu’implique la proposition de loi introduisant dans la législation française un « droit à l’aide à mourir ». Derrière une apparente volonté de compassion et d’encadrement, ce texte opère un basculement radical : il introduit légalement la possibilité d’administrer la mort – par suicide assisté ou euthanasie – en bouleversant profondément les fondements de l’éthique médicale et sociale.

1. Un langage qui travestit la réalité
La terminologie choisie – « aide à mourir » – masque la nature véritable de l’acte : l’administration volontaire d’un produit létal. Ce vocabulaire euphémisant, que la Haute Autorité de Santé elle-même qualifie de source de confusion éthique, dénature les mots pour désamorcer la gravité morale de l’acte. Qualifier une mort administrée de « naturelle » est une contrevérité qui vise à anesthésier les consciences et affaiblir le débat public.

2. Une rupture avec l’essence du soin
L’intégration de l’aide à mourir dans le Code de la santé publique constitue un dévoiement de la médecine. Elle heurte frontalement le serment d’Hippocrate et le principe fondamental du soin, qui vise à soulager, sans jamais tuer. De nombreux soignants expriment leur désarroi : être chargés de provoquer la mort d’un patient constitue une transgression radicale de leur mission, et risque d’instaurer une culture de la mort là où la médecine s’est toujours construite comme un service de soin à la vie.

3. Des garanties éthiques et procédurales gravement insuffisantes
Le texte actuel permet à un seul médecin d’autoriser un acte létal, sans procédure collégiale, ni évaluation psychiatrique. La Haute Autorité de Santé, dans ses avis successifs, insiste pourtant sur la nécessité absolue d’un discernement partagé, pluridisciplinaire, long et encadré. Le délai d’instruction de 15 jours suivi, le cas échéant, d’un délai de réflexion de seulement 48 heures – voire moins – va à l’encontre de tous les standards internationaux. Cette précipitation est indigne d’une décision irréversible et de la gravité de l’enjeu.

4. Une menace directe pour les plus vulnérables
L’instauration de ce « droit » risque d’exercer une pression sourde mais réelle sur les personnes âgées, malades ou en situation de handicap. La seule existence d’une telle option peut induire chez des patients une culpabilité toxique – celle d’« être un fardeau ». Dans les pays où l’euthanasie a été légalisée, les demandes ne cessent d’augmenter, et on observe une baisse inquiétante de l’investissement dans les soins palliatifs. Ainsi la promesse d’un accompagnement digne tend à s’effacer derrière une option terminale présentée comme solution.

5. Une atteinte à l’équilibre entre autonomie et solidarité
La loi proposée consacre l’autonomie individuelle au détriment des liens familiaux et sociaux. Elle érige l’autodétermination individuelle en absolu en écartant toute information ou consultation de proches, de l’équipe soignante, et tout accompagnement spirituel ou psychologique. Ce faisant, elle ne tient aucun compte de la dimension relationnelle et interdépendante de l’existence humaine. Ce choix solitaire risque fort d’occasionner des traumatismes et de blessures durables, notamment dans le cas d’une découverte a posteriori du décès d’un proche aidé au suicide ou euthanasié.

Un appel à la responsabilité politique et humaine
Devant cette possible rupture anthropologique, la CRCF appelle les parlementaires à faire preuve de discernement. Légaliser la mort administrée ne sera pas un progrès, mais une régression éthique, sociale et médicale. Il faut choisir l’investissement dans les soins palliatifs, la formation à l’écoute, l’accompagnement global des personnes jusqu’à la fin de leur vie.

Ce choix est celui de l’humanité contre l’abandon, de la relation contre la solitude, du soin contre la résignation.

Antony Boussemart, Co-président de l’Union bouddhiste de France
Mgr Dimitrios, Président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France
Chems-Eddine Hafiz, Recteur de la Grande Mosquée de Paris
Haïm Korsia, Grand Rabbin de France
Pasteur Christian Krieger, Président de la Fédération protestante de France
Mgr Eric de Moulins-Beaufort, Président de la Conférence des évêques de France

À propos de la CRCF :
Constituée en 2010, la Conférence des responsables de culte en France (CRCF) est une instance informelle importante qui réunit
les principaux représentants des grandes religions présentes en France. Elle a pour objectif de favoriser le dialogue interreligieux,
prendre des positions communes sur des sujets d’intérêt général, et dialoguer avec les pouvoirs publics dans le respect de la laïcité
à la française