33ème Dimanche du Temps Ordinaire

3ème semaine de confinement

Les paroissiens de la Vallouise, de l’Argentière et de Rame unis dans la prière

Chers amis, 

Chacun de nous peut, ce dimanche, se plonger dans les lectures que nous propose la liturgie. C’est une occasion de partager, même à distance, un bout de ce chemin qui doit nous conduire vers le Père. 

Dans l’Évangile de ce dimanche, il est aussi question d’absence, de responsabilité, de fidélité. C’est très éclairant pour notre confinement. Dans la parabole proposée, le maître s’absente pour un temps non défini. Et les serviteurs se retrouvent, seuls, face au déroulement de leur vie. 

C’est une solitude toute relative, finalement ! Tout comme il y a plusieurs manières d’être absent, il y a plusieurs manières d’être présent. 

Au milieu d’une conversation, d’un repas entre amis, mon esprit peut se laisser distraire et s’extraire un bon moment du temps présent me rendant absent à ceux qui m’entourent. Mais aussi, les photos, les souvenirs d’un être cher à mon cœur peuvent me le rendre présent dans mon esprit aussi longtemps que je les conserve. 

Ainsi, nous ne pouvons pas nous contenter exclusivement d’une proximité physique pour affirmer la présence ou l’absence de quelqu’un, de quelque chose. Il y a bien davantage. 

Le maître s’absente, mais par les biens qu’il nous confie, il établit la possibilité de demeurer présent parmi nous. Et c’est cela qui compte, c’est cela que nous devons considérer. Nous sommes en possession, par la grâce, des biens que le Seigneur a bien voulus nous confier, chacun selon ses capacités. Quel usage ferons-nous de ces biens ? 

Nous voyons que dans cette parabole, les serviteurs, sans que cela ne découle d’un ordre explicite du maître, vont pour les uns choisir de les faire fructifier, pour l’autre choisir l’enfouissement et par conséquent la stérilité. 

Il y a deux manières pour nous de faire fructifier les dons reçus. Soit pour nous-mêmes, si par exemple nous recevons le don de l’intelligence des Écritures, il est loisible d’en profiter pour se perfectionner dans la connaissance de Dieu. Soit pour les autres, si par exemple ayant reçu le don de la Charité, nous nous rendons utiles à notre prochain. 

En choisissant l’enfouissement, d’une certaine manière, nous ne rendons pas compte de ce que nous avons reçu, ni pour nous même, ni pour notre prochain. Les biens sont appelés à se multiplier mais se gaspillent dans le désintérêt que nous pouvons leur porter. 

Cette absence du maître se trouve donc compensée par ses dons, et les serviteurs sont invités, par fidélité à leur maitre, à agir de manière responsable. 

Dans notre confinement, nous sommes doublement arrachés à notre Maître. D’une part par le mystère de l’Ascension qui marque le départ du Seigneur, dans son corps et dans son âme vers les Cieux. Cette absence, déjà lointaine, nous avions appris à l’assumer. D’autre part, par la privation de la rencontre dans le sacrifice d’action de grâce qu’est la messe. Cette absence nous est plus actuelle et plus sensible tant nous nous étions habitués à recevoir le Seigneur dans notre âme et notre corps. 

Le confinement nous invite alors à refaire le compte des biens que nous avons reçus. À en mesurer la fructification dans notre vie. À actualiser d’une manière nouvelle la présence de Notre Seigneur parmi nous. Il ne s’agit pas, certes, de substituer la présence sacramentelle du Christ a, je ne sais quelles inventions, mais bien, d’une certaine manière à compenser son absence temporaire par une présence nouvelle. Les grâces que nous avons reçues, les talents que le Seigneur nous a confiés, sont toujours présent en nous, ils ne disparaissent pas au prétexte que nous avons été éloignés davantage de la présence réelle du Christ dans le Saint Sacrement de l’autel. 

Peut-être pouvons-nous y voir, bien plus, l’occasion de développer ces dons que nous avons reçus et que parfois nous laissions enfouis dans notre être ? La Charité n’a pas de limite autre que celles que, parfois malgré nous, nous établissons au mépris de Dieu et de notre prochain. La Foi n’a pas de limite autre que celle que nous avons voulu donner à notre intelligence. L’Espérance n’a pas de limite autre que notre propre découragement. Ces trois vertus, nous les possédons depuis notre baptême et le soin que nous leur apportons ne cesse d’actualiser la présence de Dieu dans notre vie et dans le monde. 

Nous possédons déjà, par notre baptême, les moyens de vivre face à face avec Dieu et l’héritage que nous avons reçu de la Révélation nous éclaire sur leur emploi. Nous pouvons donc agir sans tarder. Ce qu’il y a, à faire, nous le savons. N’attendons plus, laissons-nous guider par les dons amoureux du Christ qui nous procureront, dans la patience, la joie de rendre au Seigneur tous les bienfaits dont Il nous a comblé. 

Puisse-t-il nous dire au jour de son retour : « Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur. »

Abbé Edouard LE CONTE

curé

Nous accompagnons de nos prières tous ceux qui ne négligent aucun effort pour nous permettre de sortir de cette crise, participons, nous aussi, à cette lutte de toutes nos forces. Prions pour ceux qui sont morts éloignés de leur famille, de leurs amis. Prions pour ceux qui combattent dans leur corps ce terrible fléau. Prions pour ceux qui trouvent le confinement difficile à supporter. 

Abbé Edouard Le Conte 

Prières en temp de confinement

Prière introductive

Seigneur, 

Nous Te remercions pour nous avoir montré que Tu es le Maître en toute chose. Nous reconnaissons que tout est sous Ton pouvoir et que rien ne se peut sans Ta permission.

Tous nos projets ne sont rien face à Tes plans… Mais nous avons confiance en ta Divine Providence, puisque tu veux notre bien et n’oublies pas Ton alliance contractée dans le Sang de Ton Fils bien-aimé, Jésus-Christ.

Plus que jamais nos vies sont dans Tes mains, Seigneur, puisque dans cette épreuve nous mesurons nos insuffisances. Nous implorons Ta clémence particulièrement pour les plus fragiles d’entre nous qui sont le plus en danger.

Que cette terrible épreuve permette à notre monde de grandir en sagesse et en humilité afin que notre orgueil humain placé dans les avoirs, les possessions et la fausse gloire fasse place au souci du prochain et à la modestie dans les rapports entre nations, peuples et individus.

Par Jésus, le christ, Notre Seigneur qui vit et règne avoir Toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

Nous prions particulièrement pour :

  • Germaine Baridon et Marcelle Vernet de Pelvoux, ainsi que Gilles Grimaud de Vallouise que nous avons accompagné vers le Père cette semaine. 

Avec ferveur, demandons à la Reine du Ciel de nous ouvrir le cœur de son Fils :

Ô Marie, tu brilles toujours sur notre chemin

comme un signe de salut et d’espoir.

Nous nous confions à toi, santé des malades,

qui auprès de la croix, a été associée à la douleur de Jésus.

En restant ferme dans la foi, toi, refuge des pécheurs,

tu sais de quoi nous avons besoin

et nous sommes sûrs que tu y pourvoiras pour que,

comme à Cana, la joie et la fête reviennent après cette épreuve.

Aide-nous, Vierge du Laus, à nous conformer à la volonté du Père

et à faire ce que nous dira Jésus,

qui a pris sur lui nos souffrances et s’est chargé de nos douleurs

pour nous conduire, à travers la croix, à la joie de la résurrection.

Amen

D’après une prière du pape François contre l’épidémie

Sous ta protection, nous trouvons refuge, Sainte Mère de Dieu.

Ne refuse pas la prière de tes enfants dans l’épreuve,

mais délivre-nous de tout danger.

Ô Vierge glorieuse et bénie.