Auteur : Père Pierre Gérard, sur les lectures de dimanche dernier.

« Donne-moi la Sagesse, assise près de toi. » cette parole du livre de la sagesse au chapitre 9 verset 4, pourrait fort bien être notre réponse à la parole que nous recevons en ce dimanche (1).

La sagesse en effet, nous en avons absolument besoin en cette nuit du monde où le mal, sous toutes ses formes, semble se déchaîner : Épidémie galopante, terrorisme islamique qui frappe : un jour un professeur, le lendemain trois catholiques venus prier, menaces contre la France et les Français, proférées par des chefs d’états comme la Turquie par exemple, la même Turquie qui exporte ses guerres chez nous : n’avons-nous pas vu à Dijon, en plein confinement, des Turcs organiser une manifestation lourde de menaces contre nos frères Arméniens…

La sagesse est bien le seul véritable vaccin que nous devons attendre pour guérir les maux de notre temps. C’est la même sagesse que la reine de Saba est venue rechercher autrefois auprès de Salomon. Mais où pouvons-nous la trouver aujourd’hui ? Le texte de la première lecture (de dimanche dernier) nous le dit bien : « elle se laisse trouver par ceux qui la cherchent », alors posons-nous la question : « La cherchons-nous vraiment ? », sommes-nous en quête de la sagesse ?

Et pour cela, prenons nous les moyens pour la trouver dans cette attente terrible de la nuit de notre monde d’aujourd’hui ? Car la parabole du Seigneur dans l’Evangile, nous le rappelle pour y voir clair dans la nuit, il nous faut certes des lampes et toutes les jeunes filles de la parabole avaient bien pris leurs lampes, mais il faut surtout des lampes qui fonctionnent et pour cela prévoir leur alimentation.

Bien sûr les lampes à courte-vue ne manquent pas, et ils sont nombreux aujourd’hui, tous ces prétendus sages, à nous asséner leurs vérités les plus contradictoires sur nos petits écrans que ce soit sur nos télés, nos ordinateurs ou nos téléphones. Fausse sagesse le plus souvent mensongère, qui ne fait que rajouter de l’obscurité à l’obscurité…

Dans l’Evangile le Seigneur nous donne la recette de la seule huile pouvant alimenter nos lampes… et tout d’abord avoir conscience que nous sommes tous invités à des noces. La vie au fond n’est qu’une longue invitation à célébrer les noces de l’Humanité avec Dieu par Jésus Christ.

Une longue course vers l’amour et non vers la mort, c’est bien ce que nous rappelle saint Paul dans la deuxième lecture ! La lampe est donc la lampe de l’Amour qu’il s’agit d’éclairer dans nos cœurs. L’huile doit donc nous permettre d’alimenter cet amour d’où seul peut jaillir la vraie lumière.

Et justement dans ce temps où nous sommes privés de l’accès aux sacrements, comment alimenter cet amour ? Tout d’abord en mesurant ce qui est indispensable à notre vie chrétienne : Il ne s’agit pas de nous résigner par exemple à l’absence des messes que notre gouvernement, merci à lui, vient de ranger au rang des choses non-indispensables, et de nous habituer à tous ces faux « ersatz » que se veulent les retransmissions des messes par la télévision ou par facebook… Ce ne sont pas des messes ! Fussent-elles même présidées par le Pape !

Car la messe c’est d’abord et avant tout la rencontre, la rencontre de mes frères et la rencontre du Seigneur et non du voyeurisme télévisuel ! Mieux vaut creuser notre désir de cette rencontre à travers la méditation des textes et la prière silencieuse.

Lors de mon service militaire, j’ai été privé de la possibilité d’aller à la messe le dimanche matin, car secrétaire au Mess, je devais y assurer le service, c’est justement dans cette privation forcée que j’ai pu prendre conscience de l’importance de l’Eucharistie dans ma vie et que j’ai creusé mon désir de devenir prêtre.

Car tout est grâce et nos épreuves peuvent être source de grâces si elles sont pour nous l’occasion d’enrichir notre amour ! Personne, hormis nous-mêmes, ne pourra en effet nous priver de la force de la prière et de la méditation des écritures. Profitons de ce temps pour le faire et pour nourrir notre foi ! Alors, à l’heure où nous ne l’attendons pas, grâce à notre lampe nous pourrons voir le Seigneur passer dans notre vie et nous pourrons entrer avec lui dans la salle des noces !

N’est-ce pas cela la seule vraie sagesse ?