Chaque dimanche de Pentecôte, les paroissiens sont invités à participer à la messe dans la chapelle de Rame, à 11h. Un verre de l’amitié est servi à l’issue de la messe.

Où se trouve la chapelle ?

La chapelle de Rame : un très ancien lieu de culte chrétien du Haut-Embrunais.

(On ne se trouve pas, ici, dans les limites historiques du Briançonnais, mais dans l’Embrunais)

Saint Pelade, évêque d’Embrun au VIème siècle, qui participa au concile d’Épaone, en 517 (voir les études relatives aux conciles mérovingiens, comme le livre d’Odette Pontal paru 1989) est tenu pour le fondateur de la première église de Rame dont le lieu de la construction, dans la plaine de Rame, n’est pas encore précisément connu. Saint Laurent est le patron de Rame depuis ce temps-là.

L’abside du bâtiment actuel et la sacristie, ont été datées du milieu du Moyen Âge, mais la partie la plus élevée des murs de la nef, et sa voûte, ont dû être reconstruites au milieu du XIXème siècle. Le livre de paroisse de Champcella donne des informations concernant cette restauration-reconstruction : motivations de l’abbé Roman (« né aux Claux, hameau de La Pisse » = Pelvoux, curé de Champcella de 1832 à 1843, puis de La Bessée, il prit sa retraite à Champcella, dans la maison de la famille Faure/Elena, dite « Marmo », et y décéda en 1864), motivations de ses successeurs, surtout l’abbé Laurençon, succès populaire du projet, organisation d’une grande collecte, construction d’un four à chaux, achat d’ardoises à Pelvoux, observations à caractère archéologique lors des différentes étapes des travaux ; grandes fêtes liturgiques, suivies par des centaines de fidèles, pour la célébration de la première Messe, avec l’installation de la statue de saint Laurent, mais aussi pour l’arrivée de la relique du saint – martyrisé à Rome en 258, relique envoyée en 1856 par le cardinal vicaire du pape pour le diocèse de Rome – mais encore lors de la bénédiction de la cloche en 1870.

La restauration-reconstruction avait été rendue nécessaire parce que l’édifice s’était considérablement dégradé au XVIIIème siècle, période de longs procès entre divers occupants du château de Rame (une congrégation religieuse, l’hôpital d’Embrun, la famille Bellon qui disait y avoir des droits) et la communauté de Chancella  à qui une héritière de la famille de Rame avait cédé le domaine. Au terme de ces procès, la communauté de Chancella, qui les gagna, démolit le château et en vendit les pierres ; elle partagea les terres, entre ses habitants, avec un grand souci d’équité (les Archives municipales et départementales possèdent de nombreux documents relatifs à ces affaires).

Même lorsqu’elle était très dégradée, l’ancienne église restait le but de processions des paroisses de L’Argentière et de La Bessée (par exemple lors de la grande sécheresse de 1847), de Freissinières, de La Roche (voir les livres de paroisse de ces villages) et, naturellement, de Champcella. Cependant on estimait qu’il n’était pas digne d’y célébrer la Messe tant que des travaux n’y auraient pas été effectués. L’essentiel de ces travaux fut achevé en 1855 et la première Messe fut autorisée par l’évêque de Gap, le 10 août de cette même année. On remit alors en pratique le très ancien usage de faire, en procession, trois fois le tour de la chapelle avant d’y célébrer l’Eucharistie. Les personnes qui demandaient une grâce particulière, notamment pour les enfants malades de la « raïsso » (les « croûtes de lait ») récitaient des prières en faisant, individuellement, neuf fois le tour de l’édifice. On y venait le lundi de la Pentecôte, mais pas seulement, par exemple on y disait la Messe pour la fête de saint Marcellin – 20 avril – et, de grand matin, le jour où commençaient les vendanges des très nombreuses vignes plantées autour de la chapelle et sur les côtes à l’entour.

La chapelle a subi les terribles inondations de 1928, et des cambriolages dans les années 1980. La Municipalité de Champcella restaure progressivement l’édifice depuis.